TUNISIE

Oasis de Tozeur - Aux portes du Sahara et de l'Algérie

Tozeur, à 320 km de Djerba et à 450 km de Tunis, est une ville-oasis irriguée par 200 sources. A la fin du VIIe siècle, après l'arrivée des
arabes, la ville fut le théatre de lutte sanglantes entre berbères et guerriers de l'islam. Elle brilla d'un éclat incomparbale durant le Moyen
Age. L'oasis s'étend sur plus de 1000 ha et compte 400.000 palmiers. La médina se visite en entrant par le quartier des Ouled el-Hadef
où les maisons bordées de briques datent du XIVe siècle. A l'écart du centre ville se trouvent la vieille palmeraie aux abords du musée et
la briqueterie artisanale de Tozeur en lisière du nouveau golf.

A une centaine de km vers l'est, après avoir traversé une partie du Chott El Jérid où se trouve le lac salé et par les villages de Souk Lahad,
Tombar et Telmine, le village de Kebili offre à la vue une superbe médina . Plus loin, poursuivant sur Douz par Khebia et Noviel puis par
Zafran et l'oasis de Sabria Zaafrane, le désert laisse voir un village de berbères abandonné parmi les dunes de sable fin sous un soleil de
plomb. Le vieux village de Kebili est abandonné lui aussi (seule la maison du marabout est encore debout) et sa destruction est l'oeuvre de
la pluie incessante durant trois jours dans les années 1960. On voit des racines de dunes à Oberghaa.

A l'ouest de Tozeur, la ville sainte de Nefta offre un panorama sur l'oasis et la corbeille.

Les sources d'eaux chaudes sont à El Hamma sur la route de Metlaoui où l'on prend un petit train (le lézard rouge) dont les wagons (français)
datent des années 1910 pour la visite des gorges et canyons de Selja pour aller à Chebika à travers le Chott El Garsa, dans le bas Atlas où
coule un oued. De là, pour aller à Mides, le grand canyon à la frontière algérienne, on passe par Tamerza, Moulares et Remeyep. La frontière
algérienne est barbelée, mais les paysages sont magnifiques dans cet endroit reculé du Sahara. C'est à Mides qu'on été tournés les films le
Patient Anglais et Fort Sagane, (encore des villages abandonnés aux alentours parce que détruits par les intempéries). Enfin, l'oasis de
montagne de Chebika est admirable et son village fantôme et la grande cascade impressionnent.

Autres cieux, autres regards,
Ici, le jacassement des rues, dans la médina le bavardages de femmes...
Ca et là, la poussière, le bruit, la nourriture épicée, des chansons, des appels, des monologues, des disputes, des rires d'enfants, plus loin des
pleurs...

Partout des voix qui crient, qui parlent...
Souvent l'appel du muezzin, le hélement des autochtones, la bonne blague du commerçant...

Toujours le sourire, la main tendue, la bonne humeur,...le tumulte est saisissant...et puis l'appel du silence des étendues désertiques...

Là, la morale conservatrice, la tradition, les coutumes,
Ailleurs et tout proche, la permissivité, la modernité...

Chaque rêve est un voyage et chaque voyage porte en lui sa part de nostalgie...je suis passé par le désert de l'oubli où les regards des berbères
sont toujours mi-voilés et où, à travers les paysages inondés de lumières, j'ai vécu des moments uniques de patience, d'humilité, d'espoir et de
renaissance...qui m'ont parlé de la beauté humaine du monde...de portes ouvertes vers des lointains qui font oublier les chagrins et jusqu'à
soi-même, et la rencontre des hommes qui séduit avec émotion par une sérénité ineffable...des moments rares et toujours uniques. J'ai vu
l'embrasement du ciel à la fin du jour, une immense beauté, et les dunes comme des collines blanches qui s'étendent à l'horizon sans fin...une
éternité.

ZARZIS